Maison ancestrale (1-2)


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Historique de la maison sise au 351-353, avenue Royale, Beauport

La maison habitée par monsieur André Grenier à Beauport fut probablement construite pour le meunier François Richard entre septembre 1811 et mai 1813. Voici nos raisons pour croire ceci: d'abord, le premier titre de la propriété, daté du 16 mai 1812, est la concession d'un terrain borné par la rivière Beauport et le chemin Royal, faite par le seigneur Antoine Juchereau-Duchesnay de Beauport au meunier François Richard. Ce document indique que Richard occupe le terrain depuis septembre 1811. La conces­sion est la première indication qu'un particulier (autre que le seigneur) utilisait l'emplacement. Ce terrain, qui ne semble pas construit en 1811, est vendu le 10 mai 1813 à Gabriel Grigné (Grenier), journalier, "avec ensemble une maison dessus construite". Dans l'acte de vente il paraît que le vendeur François Richard est endetté envers un Louis Giroux. Comme par accident, Louis Giroux, maçon, est engagé une semaine plus tard pour construire la maison du voisin, François Vallée. En résumé, il semble que le meunier François Richard fit construire entre 1811 et 1813 une maison (possiblement avec la participation du maçon Louis Giroux), sur un terrain concédé par le seigneur de Beauport et situé près de l'emplacement de la maison Grenier actuelle.

D'après d'autres informations, cette maison du meunier Richard aurait été transportée sur son site actuel vers 1840. Nous arrivons à cette conclu­sion en examinant les documents subséquents. Donc en 1815 la maison
habitée par Gabriel Grenier est mentionnée dans un procès-verbal d'arpen­tage, où on se rend compte qu'elle empiette sur le terrain du voisin François Vallée. En 1821, elle est de nouveau mentionnée dans le titre nouvel accordé par le seigneur Duchesnay à Gabriel Grenier. Puis, un plan de l'arpenteur Adolphe Laure daté du 5 septembre 1835 montre une maison sur le terrain appartenant maintenant à la veuve de Gabriel Grenier. Tous ces documents indiquent que le terrain et la maison sont situés au (sud) du chemin, alors que la maison est actuellement située au (nord) de celui-ci. Le 17 avril 1839 cependant la veuve de Gabriel Grenier et ses enfants s'entendent avec le seigneur Bartholomew-Conrad-Augustus Gugy afin d'échanger leur emplacement pour un autre avec une rente annuelle moins élevée. Le seigneur s'engage de faire transporter leur maison sur le nouvel emplacement ou de leur fournir une autre, de donner du fumier pour engraisser le terrain, et de payer l'école d'un des enfants pendant deux ans.

Maison ancestrale (2-2)


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Il ne faut pas être surpris que le lot qu'occupent les Grenier soit dispendieux et que le seigneur soit disposé à leur faciliter le déménage­ment: la distillerie de Beauport est située juste à côté et l'installa­tion des Grenier a pu nuire à son expansion; l'emplacement était en effet dans une "zone industrielle" et probablement convoité pour cette raison. Dans tous les cas, la confection d'un plan d'arpenteur de l'emplacement original de madame Grenier, daté le 27 mai 1840, signale probablement le moment où les Grenier ont déplacé leur pénates, la maison y comprise,
sur son emplacement actuel. Cet emplacement est décrit dans une obliga­tion datant de 1850. De plus, un plan non daté mais vraisemblablement postérieur à 1840 indique que Gabriel Grenier (fils) occupe un terrain au nord du chemin Royal, un peu à l'est de la rivière Beauport, et ayant une configuration semblable à celle du lot 624 actuel. En 1852, Gabriel Grenier s'entend avec le seigneur pour ajouter une partie du lot 622,
entre sa maison et la digue du moulin, à son terrain. Cette entente est confirmée en 1877.

Depuis cette époque, la maison et le terrain sont transmis à la fille de Gabriel, Rose de Lima Grenier et son époux Antoine Grenier, puis à leurs enfants Joseph et Alphonse, enfin aux propriétaires actuels, André et
Jean-Pierre Grenier.

* Une tradition familiale raconte que la maison actuelle des Grenier
a déjà été déménagée du sud au nord du chemin public. / FIN

Maison ancestrale en 1934



Maison ancestrale (première à gauche), photographiée en 1934 lors du 300e anniversaire de Beauport. (Fonds Michel Bédard 200/6.1/01 Ville de Beauport).